Les gelées blanche
La glace prend des formes nombreuses, qui résultent du lieu de sa formation. Ainsi, celle qui provient de l’atmosphère apparaît le plus souvent sous forme cristallisée, aiguilles de glace. grésil ou grêle. La glace se forme sur le sol lorsque l’humidité se trouve saisie par le gel, qu’il s’agisse du verglas, de la gelée blanche ou de plaques de glace, sans parler de la congélation des eaux. Même la surface de la mer peut être prise par les glaces, quand la température de l’eau tombe suffisamment bas pour donner une » banquise ; celle-ci, brisée et tourmentée par le vent, les marées et les vagues, peut prendre un aspect chaotique (le » pack « ). On ne doit pas la confondre avec les icebergs qui proviennent du glissement dans la mer des glaciers terrestres.
On observe également souvent le gel du soi proprement dit, après les chutes de neige (neige), de grêle ou de pluie. L’ombre, qu’il s’agisse de celle des forêts ou de celle des montagnes, favorise la formation du givre et de la glace. L’absence de vent a le même effet et il faut tenir compte aussi des saisons et de la situation géographique.
La glace est la forme solide de l’eau. Celle-ci gèle en principe à 0°C, sous une pression de 1 016 mbar. La densité de l’eau n’augmente guère lorsque la température baisse, puisqu’elle atteint son maximum à 4°C, tandis qu’elle diminue au-dessous de cette température : au moment de la congélation, elle tombe en effet à 10 % de ce maximum. Des modifications physiques (augmentation de volume et cristallisation) apparaissent dès le point de congélation, ce qui explique que la glace flotte.
De plus, la congélation s’effectue d’abord en surface pour s’étendre en profondeur. Le point de congélation n’est toutefois pas constant soit pour des raisons de composition de l’eau (les eaux salines se congèlent à une température inférieure a 0°C), soit pour des raisons physiques comme la pression atmosphérique ou l’agitation, ou encore l’arrivée de masses plus chaudes. On considère que la température de l’eau diminue en moyenne de 0,5°C environ par 100 m de profondeur.
Lorsque la température descend au-dessous de 0°C, on parle de gel, mais celui-ci ne se produit pas forcément en hiver. On parle par ailleurs de journées de gel lorsque la température minimale ne remonte pas au-dessus de 0°C pendant la journée. Le gel peut se produire :
- soit à cause du rayonnement, surtout pendant la nuit par temps clair et en l’absence de vent (ce qui a lieu surtout pendant les nuits de printemps – par exemple dans le cas des » lunes rousses » – et d’automne);
- soit par suite de l’arrivée d’air froid venant d’ailleurs (par ex. les masses d’air polaire au printemps) ;
- soit enfin à cause du gel du sol, notamment dû à l’évaporation, qui a une influence jusqu’à une hauteur d’environ 2 mètres (c’est le cas des gelées blanches).
En Europe centrale, l’eau dont est imbibé le sol fait geler celui-ci jusqu’à 1 mètre de profondeur ; dans certaines régions comme la Sibérie septentrionale et l’Alaska, le sol reste gelé en permanence ( » permafrost » pour les Allemands, » pergélisol » pour les savants, » merzlota » pour les Russes, » tjâle » pour les Suédois). L’augmentation de volume de l’eau gelée peut fissurer le sol. Les gelées faisant suite à des arrivées d’air froid, principalement liées à des zones de hautes pressions, peuvent aussi bien être accompagnées d’un temps humide (giboulées de mars et d’avril) que de beau temps (dans le cas des hautes pressions stationnaires sur la Scandinavie, s’opposant à des basses pressions sur la Méditerranée ou les Açores).
Prévisions du givre :
Un temps clair et sans vent, accompagné de gel par rayonnement, est stable, surtout en automne et en hiver. Les irruptions d’air froid ne sont absolument pas significatives : elles peuvent se traduire, notamment en altitude (en montagne), par des chutes de neige et du givre, même en été. On ne doit pas faire la confusion avec le verglas transitoire qui annonce le dégel et même un réchauffement (par ex. sur les fronts chauds venant de l’ouest).
DÉGÂTS PROVOQUÉS PAR LE GIVRE
Quand la température est inférieure à 0°C, l’eau contenue dans les plantes gèle et risque d’endommager les cellules végétales et de noircir les feuilles. Ce phénomène, qui n’est pas toujours accompagné de givre, est connu dans certaines régions sous le nom de » froid noir « .
L’air avec un faible point de rosée peur descendre au dessous de 0°C sans atteindre le point de saturation, si bien qu’il ne libère pas de vapeur d’eau et qu’il ne se forme pas de véritable givre.
Le givre et le » froid noir » sont redoutables pour les producteurs d’agrumes, car les bourgeons des arbres fruitiers sont facilement abîmés par la gelée, ce qui est préjudiciable à la quantité et à la qualité des futures récoltes. Il existe plusieurs méthodes pour réduire ou prévenir la formation du givre dans les vergers. On peut, par exemple, faire brûler de l’essence et installer des ventilateurs aux endroits propices pour faire circuler de l’air chaud autour des arbres.
On peut aussi utiliser des pulvérisateurs qui réchauffent l’atmosphère en diffusant de l’eau liquide, moins froide que le givre. Certains producteurs n’hésitent pas à louer uni hélicoptère pour survoler leurs vergers durant la nuit.
Celui-ci permet de maintenir la circulation d’air entre les arbres, et ses gaz d’échappement diffusent un peu de chaleur.