Le Gulf Stream
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Qu'est ce que le Gulf Stream ?![]() L'appel des eaux tièdes qui rendent supportables nos hivers européens pourrait fluctuer sur des échelles de temps beaucoup plus courtes. Des bloques de glace se détachant de l'atlantique nord et coulant vers le sud (tapis roulant). La situation actuelle du tapis roulant serait au bord de l'instabilité, c'est-à-dire qu'une petite augmentation des apports d'eau douce en cette région suffirait pour bloquer la circulation en tapis roulant. Si le réchauffement global entraîné par le renforcement de l'effet de serre conduit à une augmentation des précipitations sur la mer de Norvège, ou à des fontes de glace aux marges du Groenland, risquons-nous un refroidissement un Europe ? Le Gulf Stream va t'il disparaître dans 50 ans ? Robert KANDEL |
D'autre info sur le Gulf Stream sur Internet :
Analyse de novembre 2004 (ACIA)
-> Télécharger (16 mo)
Il existe heureusement des exemples plus simples, comme le premier courant marin découvert, le Gulf Stream. Celui-ci est fondamentalement différent d'El-Niño, par son mode de naissance "classique" et par sa permanence. Et pourtant, nombre de doutes subsistent à son sujet... |
Gulf Stream
: Généralités Le Gulf Stream est un
très grand courant océanique permanent et chaud de l'Atlantique Nord. Il
est en fait une partie d'un plus grand courant, grossi par d'autres
déplacements d'eaux affluents. Ce courant se forme dans le golfe du
Mexique, où les eaux sont chaudes. Les courants permanents ainsi que les
vents très puissants permettent d'amorcer des mouvements océaniques. Ce
courant passe entre Cuba et la pointe de Floride. C'est à ce niveau que le
courant atteint sa largeur maximale, d'environ 80km, et une profondeur de
640m. Sa vitesse varie alors de 100 à 150 km/jour. A ce niveau, son débit
est estimé à 85 millions de mètres cube d'eau à la seconde et sa
température varie de 30 à 35°C. Il longe la pointe de Floride, vers le
nord puis il change de direction, vers le nord-ouest, donc vers
l'intérieur de l'Atlantique, car poussé par les eaux froides du
courant du Labrador qui
refroidit et ralentit beaucoup le Gulf Stream (température : 25°C, vitesse
8km/jour). Aux abords de l'Europe, il se sépare en deux ramifications; une
dirigée vers l'Islande, et l'autre vers l'île des
Açores soufflent
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Le
Gulf Stream a-t-il une influence sur le climat ?
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Le Gulf Stream
baigne de ses eaux chaudes une partie de la côte Atlantique de l'Europe du
Nord Ouest, c'est à dire:
En 1855, un lieutenant de
marine américain, Maurice Fontaine Maury, publia The Physical
Geography Of The Sea and its Meteorology, un ouvrage qui connut un
succès retentissant, dans lequel il affirmait que le Gulf Stream
avait un rôle essentiel dans la régulation des
températures sur l'Ouest de l'Europe en hiver. En se basant sur
des observations réalisées de part et d'autre de l'Atlantique, l'auteur
conclut que le Gulf Stream, seule vraie source de chaleur locale était
responsable du climat hivernal particulièrement doux. Mais ses
observations étaient toutefois un peu faussées en raison de l'absence de
relevés climatiques précis en haute mer. Par conséquent, l'auteur ne
faisait pas la distinction entre les climats "maritimes" et continentaux,
fondamentalement différents. Le Gulf Stream expliquait donc pour Maurice
Fontaine Maury l'écart de température de 15°C en hiver, entre l'Est
canadien et l'Europe de l'Ouest.
Cette théorie est la plus connue, et la plus retenue, à tel point qu'elle est presque devenue une certitude ! voire même "folklorique", et on la retrouve partout, que ce soit dans les livres de Géographie, les guides touristiques, les Encyclopédies... Elle n'a pas été retenue par sa justesse, mais simplement parce que elle était la seule ! mais elle est très ancrée dans les esprits. Elle a été soutenue jusqu'à très récemment, on retrouve des articles la confirmant jusqu'en 1997. Mais le défaut de cette thèse, vieille de plusieurs siècles, est qu'elle n'a jamais été démontrée par des procédés modernes, même si elle semble être assez évidente. De plus, un élément semblant confirmer cette conjecture, était que durant la dernière ère glaciaire, le Gulf Stream s'était à de nombreuses reprises ralenti, et avait raccourci sa course suite à des augmentations des températures en Europe. Cela entraînant un retour progressif vers celles habituelles. Le dernier ralentissement de ce type s'est produit il y a environ 15.000 ans. La diminution moyenne de la température européenne suite à ces ralentissements était d'environ 5°C (avec parfois des variations plus ou moins importantes). Désormais, une nouvelle théorie a été énoncée, ne niant pas l'influence du Gulf Stream sur le climat européen, mais la minimisant fortement. Elle résulte du travail d'un groupe de chercheurs américains, dirigé par Richard Seager, Senior Research Scientist de l'université Columbia, aux Etats Unis. Elle a pu voir le jour grâce aux progrès informatiques ayant permis d'analyser "d'un seul bloc" toutes les informations climatologiques disponibles depuis 1949 jusqu'à ce jour, et dans le monde entier ! Cette nouvelle théorie s'appuie, en plus des observations, sur des simulations climatologiques toujours plus réalistes. Le contenu global en est que les courants marins, grandes réserves de chaleur, servent plus à compenser le déséquilibre de température entre l'équateur et les pôles. En revanche, aux latitudes moyennes, les courants atmosphériques atlantiques plus que les courants marins en eux-mêmes seraient les acteurs majeurs de la douceur de notre climat. Trois phénomènes participeraient à la douceur hivernale du climat européen. En premier lieu, le déstockage de la chaleur accumulée en été, durant la saison hivernale. En second lieu, effectivement, le transport d'eaux chaudes par le Gulf Stream, des tropiques vers le nord, dont l'énergie est dissipée dans l'atmosphère. Enfin, on a mis en évidence le rôle important de la circulation générale des vents au dessus de l'Atlantique, et notamment les "méandres" créées par les Montagnes Rocheuses de l'Est des Etats-Unis. Ce sont de longs vents, très fins, circulant de l'Est vers l'Ouest, réchauffés par le destockage de la chaleur de l'océan Atlantique. Son rôle aurait été largement sous estimé auparavant en l'absence de données précises concernant le climat "maritime", Ce destockage aurait, grâce aux tempêtes tropicales hivernales au dessus de l'Atlantique, d'après R. Seager, assez d'énergie à lui seul pour expliquer la douceur du climat hivernal européen. Cela tend à être confirmé par les simulations de l'équipe, qui montrent que sans les Rocheuses, ou sans ces vents provenant des Rocheuses, les températures en Europe seraient inférieures de 27°C ! Au final, le gain thermique apporté par le Gulf Stream ne serait que de deux ou trois degrés au niveau de l'Europe (un peu plus au Nord, éloignant la zone de formation des glaces) soit à peine un peu plus de 10% de l'énergie thermique transmise à l'atmosphère. La véritable explication des différences de températures aux mêmes latitudes sont donc les reliefs, et non le Gulf Stream.
Cette nouvelle théorie a
bien sûr fait l'effet d'une bombe sur les climatologues: tout ce qu'ils
avaient affirmé auparavant se trouve ainsi remis en question. Toutefois
cette thèse est particulièrement convaincante sur
plusieurs aspects: elle ne contredit pas totalement les observations ayant
étayé la théorie du Lieutenant ... , puisque les relevés climatologiques
consécutifs à un arrêt du Gulf Stream avaient montré une baisse d'environ
5°C du climat européen, et la théorie du Richard Seager les rejoint même
encore plus que la précédente. Un autre point intéressant est que ces
recherches font réapparaître la différence entre les climats maritime et
continental, ignorés auparavant, faute de relevés climatologiques précis.
Le Gulf Stream a donc en fin de compte un effet sur le climat européen,
mais très minime.
Le Gulf Stream et
El-ñino tendrait à montrer que les mouvements océaniques ont toujours
une influence plus ou moins importante sur le climat global. Les
mécanismes de cette influence sont aussi variés que méconnus. Mais cela
n'est en aucun cas une affirmation; nous n'avons fait que recouper les
différentes thèses mises à la disposition du public, les chercheurs
n'ont à ce jour rien prouvé et l'on commence tout juste à comprendre les
mécanismes de l'influence des courants marins sur l'atmosphère. Quand
aux courants de profondeurs, on ignore encore beaucoup de choses à leur
sujet en raison de la difficulté d'obtenir des mesures très précises.
L'avenir de cette science nouvelle réside dans des simulations
informatiques toujours plus poussées qui demandent malheureusement des
puissances de calculs phénoménales, ralentissant les progrès. C'est de
l'intreprétation de ces résultats que les scientifiques pourront
clairement mettre en évidence les mécanismes d'intéraction entre
courants marins et le climat planétaire.
Il ne faut pas perdre de vue qu'à l'échelle globale les courants marins ne constituent eux-mêmes que l'un des facteurs consituant la grande machine climatique terrestre et que leur connaissance permettra de mieux comprendre la mise en place des climats. Le but utlime de toutes ces sciences sera de pouvoir dans un futur plus ou moins proche composer des modèles mathématiques universels permettant de prévoir et d'avoir une action sur le futur de la Terre.
SOURCE :
http://flynetweb.free.fr/gulf.htm
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