Phare en mer avec vagues gigantesques.

Tempête du 26 décembre 1999 – Chronique d’une tempête exceptionnelle mal annoncée

Last Updated: 25 février 2024

Chronique d’une tempête exceptionnelle mal annoncée

D’une ampleur exceptionnelle, la tempête qui a ravagé le nord de l’Europe a laissé Météo France pantois. L’organisme météorologique n’a pas pu prévoir ce que certains qualifient d’historique ou exceptionnelle, ou de phénomène à l’extrême du possible en Europe. Météo-France n’avait pas pris la mesure de l’ampleur du désastre, ne parlant que d’orages violents. Mais lundi, l’institut dénonce comme « sans fondement » des « informations de presse » mettant en cause sa rapidité dans la diffusion des messages d’alerte. Chronique d’une tempête mal annoncée.

Jeudi 23 décembre – Tempête sur le nord et le nord-ouest de la France

Les premières prévisions de tempête de Météo-France datent du jeudi 23 décembre. L’organisme météorologique prévoyait alors « une tempête sur le nord et le nord-ouest de la France, dès la nuit de jeudi à vendredi ». La tempête devait toucher la Bretagne, le Pays de la Loire, le bassin parisien et le Nord Pas-de-Calais, et se renforcer très vite dans la nuit, pour atteindre jusqu’à 120 km près des côtes, 100 km/h dans l’intérieur des terres.

Vendredi 24 décembre – Vent violent : alerte météo en Île-de-France

La veille de Noël, l’alerte météo est lancée. Elle sera la seule et unique, lancée par le Centre Régional d’informations routières, le CRIR de Créteil, pour Île-de-France, pour la nuit de vendredi à samedi. Le Centre prévoit des rafales de vent « pouvant atteindre 115km/h » et incite vivement les habitants de la région parisienne à une « vigilance accrue ». Mercredi 29 décembre, Météo-France a informé à TF1, par la voix de son P.d.g. Jean-Pierre Beysson, que le bulletin d’alerte du CRIR n’est « émis que grâce au bulletin météorologique transmis par Météo-France à cet organisme ». Or, si Météo-France prévoyait de fortes rafales de vent, pourquoi ne pas en avoir prévenu, à temps, (hormis le CRIR) l’AFP ou tout autre organe de presse ?

Attention aux coups de vent samedi

Vendredi Météo-France annonçait de « très fortes vagues » sur l’Atlantique et sur la Manche jusqu’à lundi, et demandait aux habitants de faire attention aux coups de vent samedi, soufflant encore sur une bonne partie du pays, et dépassant les 100 km/h dans la nuit. Météo-France prévoyait une nuit plutôt agitée. Le vent fort de secteur sud-ouest qui touche la moitié nord du pays atteindra parfois les 130 km/h en rafales sur les côtes de Manche et en Bretagne. Pluies diluviennes et vent violent attendus sur le Nord-Pas-de-Calais.

Samedi 25 décembre 1999 : orages violents sur le nord du pays

La tempête soufflait déjà fort samedi. Météo-France annonçait une tempête dimanche sur les côtes de la Manche et atlantiques, et une pluie s’abattant sur toute la France. Après une accalmie au début de la nuit, l’organisme prévoyait un vent soufflant jusqu’aux premières heures du jour, avec des rafales atteignant jusqu’à 140 km/h sur le littoral. Un bulletin d’alerte concernait 11 départements Nord, Pas-de-Calais, Somme, Aisne, Oise, Ardennes, Marne, Haute-Marne, Aube, Seine-Maritime et Eure. Ainsi, 24 heures à l’avance, Météo-France annonçait bel et bien une tempête, mais les rafales de vent ont atteint, dimanche, des vitesses record, loin des prévisions de l’Institut : 173 km/h en Île-de-France par exemple, ou encore 184 km/h sur Île d’Ouessant… Le P.d.g. de Météo-France, Jean-Pierre Beysson, a expliqué à e-TF1 que « les messages de tempête sont tout à fait exceptionnels en zone de plaine ». Et a accordé que « si ces valeurs ont été sous-estimées, elles atteignaient des records absolus ». Face aux mises en cause, Météo-France estime avoir « malgré tout annoncé une tempête 24h à l’avance ».

Dimanche 26 décembre 1999 : la tempête laisse derrière elle un spectacle de désolation

D’une ampleur exceptionnelle, du jamais vu estiment certains météorologistes, la tempête a balayé aux premières heures du jour la partie nord de l’Europe, en un rien de temps. En France, la tempête fera 70 morts. Des vitesse de vent record, s’accorde-t-on à dire. Un « phénomène à l’extrême du possible en Europe », indique un prévisionniste de Météo-France à Toulouse. l’organisme avait minimisé l’ampleur du désastre, ne parlant que d’orages violents avec des vents de 130 km/h au plus.

Pour Hubert Brunet, chef prévisionniste à Toulouse, cette dépression est qualifiée d’historique et exceptionnelle, notamment en Île-de-France La Direction de la sécurité civile déconseillait aux habitants de sortir dimanche à cause des intempéries. Le vent soufflait toujours en rafales – certaines atteignant 170 km/h – avec de la pluie.

À l’époque, le système d’alerte et de communication était critiqué pour son inefficacité et son manque de fiabilité. Les populations touchées étaient mal informées sur la gravité des situations et les mesures à prendre pour se protéger, révélant ainsi une coordination insuffisante entre les services d’urgence et les autorités locales. Suite à ces événements tragiques, des réformes ont été entreprises pour renforcer le système de prévention et de gestion des risques météorologiques en France. Météo France a révisé ses procédures d’alerte et mis en place un système de vigilance météorologique.

Lundi 27 décembre 1999 : la deuxième tempête mieux annoncée

Dès lundi matin (8h55), Météo-France annonçait une deuxième tempête dans la soirée sur le sud de la France, notamment sur le littoral de l’Aquitaine à Midi-Pyrénées, avec des vents de 110 à 140 km/h, et des pointes de 150 km/h. Cette deuxième tempête a été mieux annoncée par Météo-France.

Chronologie de la tempête Martin

Smartphone affichant météo et invitation Telegram.

 

Certificat intempérie

certificat-intemperie