Les volcans, avant goût de l’enfer
En 1981, le fichier informatique des volcans potentiellement actifs en recensait plus de 1 300 ! Les volcans ont des’ effets directs destructeurs, tandis que d’autres sont plus insidieux.
Le 27 août 1883, le volcan de l’île indonésienne de Krakatoa explosa littéralement, tuant plus de 36 000 personnes et vomissant des tonnes de ponces, poussières et cendres. L’énorme quantité de matière libérée dans la stratosphère forma un écran empêchant la chaleur solaire d’atteindre la surface de la Terre, ce qui entraîna sur toute la planète une baisse significative des températures qui dura plusieurs mois.
Un seul volcan avait suffi ! Une succession d’explosions semblables pourrait déclencher une réaction en chaîne. De minuscules particules de roches, avec des fragments vitrifiés, de la pierre ponce, de la vapeur surchauffée et de l’acide sulfurique se répandraient alors très rapidement sur de vastes étendues. En 1982, le volcan mexicain El Chichon déversa sur toute la Planète, en moins d’un mois, un nuage de 20 millions de tonnes de gouttelettes d’acide sulfurique.
Il faut parfois des mois pour que la poussière et les particules de roches soient rejetées hors de l’atmosphère, et les gouttelettes d’acide sulfurique peuvent imprégner les vents pendant des années. Il se forme des » voiles de poussière » qui créent de splendides couchers de soleil et d’étranges effets optiques, semblables à une lune bleue et qui font penser aux paroles de saint Marc à propos de l’Apocalypse: » « le soleil s’obscurcira, et la lune ne donnera plus sa lumière » (XIII, 24).
De telles éruptions pourraient avoir des effets apocalyptiques. Les gaz, l’acide sulfurique et les particules de poussière vomis dans l’atmosphère provoqueraient une baisse de la température suffisante pour produire des CFC (chlorofluorocarbures) qui, agissant comme catalyseurs, commenceraient la destruction à grande échelle de la couche d’ozone.
Si ce scénario se réalisait, Armagédon ne serait rien en comparaison ! L’écosystème de la Terre est construit sur un délicat équilibre. Une activité volcanique intense réduirait considérablement la couche d’ozone, ce qui entraînerait une chute de la production agricole et une dramatique augmentation des brûlures et des cancers de la peau.
L’Apocalypse de jean ne mentionne pas le mot » volcan » mais on y trouve plusieurs descriptions assez précises de phénomènes qui semblent bien être des éruptions volcaniques participant à la destruction de l’humanité au moment de l’Apocalypse : » Le premier ange sonna de la trompette, et il se forma une grêle et un feu mêlé de sang, qui tombèrent sur la Terre, et la troisième partie de la Terre et des arbres fut brûlée, et le feu consuma toute l’herbe verte » (VIII, 7). Un tel orage fait naturellement penser à des éruptions volcaniques généralisées.
L’œuvre de destruction se poursuit à l’appel de la deuxième trompette : » Et la troisième partie de la nier fut changée en sang. La troisième partie des créatures qui étaient dans la mer, et avaient vie, mourut ; et la troisième partie des navires périt » (VIII, 8-9). Ce passage rappelle l’éruption du Vésuve de 79 apr. J.-C., et la destruction des bateaux tentant de fuir le port d’Herculanum.
La sonnerie de la cinquième trompette déclencha une étrange combinaison de catastrophes naturelles et surnaturelles : » [ … ] et il s’éleva du puits une fumée semblable à celle d’une grande fournaise, et le soleil et l’air furent obscurcis de la fumée de ce puit (IX, 2). De ce puits ardent surgirent d’étranges créatures à l’aspect de sauterelles.
Saint Jean semble convaincu que les volcans participeront à l’œuvre de destruction dont est menacée l’humanité.