Les zones de haute pression ou anticyclones
Les zones de haute pression ou anticyclones sont caractérisées par un ciel bleu où de rares cumulus se dispersent rapidement, et par l’absence totale ou quasi totale de vent : c’est le temps d’été typique, lorsque la chaleur dure et augmente pendant plusieurs jours au moins (ce qu’on nomme de façon erronée une « vague de chaleur »). Le même type de temps « vague de froid » se présente en hiver, mais le plus souvent accompagné de fortes gelées.
Ces zones peuvent aussi être accompagnées d’une brume anticyclonique ou même d’une nébulosité, surtout lors d’une inversion, ce qui a souvent lieu en automne et en hiver. Une éclaircie transitoire après le passage d’une zone de basse pression, accompagnée d’une bonne visibilité et de rares pluies, est souvent aussi l’annonce d’un anticyclone. A l’inverse de ce qui a lieu pendant les périodes de beau temps durant plusieurs jours, une éclaircie de ce genre dure au plus un ou deux jours.
Explication
La dissipation des nuages est due à des courants descendants. Comme une zone de haute pression est accompagnée de peu de nuages, il est difficile de s’apercevoir que les vents soufflent en spirale, par exemple sur les photos prises par les satellites. Or, le sens de rotation (dit anticyclonique) se fait dans le sens des aiguilles d’une montre dans l’hémisphère Nord. La masse d’air d’une zone de haute pression est habituellement homogène. Le vent au sol, dans une zone de ce genre, est dévié vers les zones de pression inférieure, dans le sens obligé par les frottements à la surface de la Terre.
L’air se déplace aussi à partir des centres de haute pression, sa masse s’abaissant ainsi lentement et se réchauffant, ce qui provoque de nouveau la dispersion des nuages. La plupart des zones de haute pression sont constituées par de l’air froid. La diminution de la température en fonction de l’altitude est aussi beaucoup plus faible que dans les zones de basse pression. Rien n’est par ailleurs modifié, du fait que les températures à proximité du sol, dans les anticyclones sans nuages, sont très élevées en été et très basses en hiver. La constitution d’une zone de haute pression a lieu relativement lentement.
Les anticyclones les plus durables se constituent dans les régions subtropicales car, étant donné les forces de circulation qui agissent concurremment à ces latitudes, l’air descend. La ceinture subtropicale de hautes pressions a une grande influence sur l’évolution du temps en Europe. Hormis des anticyclones étendus, il existe des » zones anticycloniques » entre les zones de basse pression qui se suivent. L’existence de cette situation est due à l’air froid qui arrive à l’arrière des zones cycloniques se dirigeant vers l’est. L’extension en altitude en est faible et, par conséquent, l’influence sur le temps en est peu importante.
Comment se forme les hautes pressions ?
Les situations caractéristiques pour la formation de hautes pressions sur une grande partie de l’Europe sont celles qui se présentent à l’est et au sud, avec un anticyclone stationnaire sur les pays scandinaves ou sur l’Europe orientale. Comme l’air descendant d’un anticyclone a un effet de dissipation sur les nuages, les hautes pressions sont synonymes de beau temps, mais non sans réserves.
L’important échauffement de l’air proche du sol en été favorise la formation de cumulus et le déclenchement d’orages de chaleur. En hiver, c’est le refroidissement par rayonnement qui domine durant la nuit, favorisant la formation de brume de haute pression. Les » anticyclones des Açores » ont un rôle capital dans l’évolution du temps en Europe, aussi bien pour le beau temps que pour les perturbations venant continuellement de l’ouest.
A l’inverse des zones de haute pression stationnaires, qui font souvent durer longtemps le beau temps, les centres intermédiaires de hautes pressions dits » coins de haute pression » sont très mobiles et ont une influence brève sur l’évolution du temps. Ces coins se trouvent entre deux zones cycloniques se suivant et provoquent normalement un calme d’un ou deux jours, avec des éclaircies, quelques averses isolées et peu de vent. Une basse pression leur fait le plus souvent suite.
Lorsque les cumulus se dissipent, en l’espace de quelques heures, dans un anticyclone, aucune dégradation du temps n’est à craindre. La formation croissante de brume de haute pression, en automne et en hiver, n’est pas non plus le signe d’un changement de temps. L’arrivée et l’évolution de cirrus peuvent en revanche laisser croire à une telle éventualité.