PLUIE DE POISSONS A SINGAPOUR

Des animaux qui tombent du ciel

Les cieux ne sont pas forcément aussi vides qu'on le croit, et, si les Anciens mentionnent souvent des chutes d'objets et d'êtres vivants du ciel, c'est à l'Américain Charles Fort que l'on doit d'avoir réuni une imposante 'documentation sur ce sujet, mystérieux par excellence.

Parmi les animaux tombés du ciel, grenouilles et poissons retiennent particulièrement l'attention en raison de la fréquence de leurs "chutes".

 

Les poissons de Singapour.. et quelques autres

    Le 16 février 1861, une secousse tellurique fait trembler la ville de Singapour. Trois jours de pluies diluviennes s'ensuivent. Lorsqu'elles se terminent, on découvre dans les flaques d'eau couvrant une surface d'environ 20 hectares des milliers de poissons-chats vivants; les Malais et les Chinois qui les ramassent affirment les avoir vus tomber du ciel, ce qu'aucun des Européens qui rapporte la chose ne peut confirmer. Une fois asséchées par le soleil, les flaques révèlent d'autres poissons, morts, cette fois. Le débordement de la rivière Singapour n'explique pas comment des poissons sont retrouvés dans des jardins dos épargnés par l'inondation.

    Mais 1861 n'est pas la première apparition du phénomène. Déjà, le Grec Athénée, au IV eme siècle avant notre ère, relate trois jours de pluie de poissons dans la région de Chéronée, dans le Péloponnèse, et au Moyen Âge, des chutes nombreuses sont rapportées - certains pensent même que poissons et grenouilles naissent à la vie adulte de cette façon... Enfin, avec le XX eme siècle et l'apparition des journaux modernes, les cas recensés augmentent en nombre, et ne cessent de croître jusqu'à nos jours.

 

Grenouilles et animaux divers

    Plus fréquents encore sont les cas de pluies de batraciens. Un des premiers est enregistré en 1683; un certain John Collinges raconte qu'une pluie de crapauds à inondé le village d'Acle, dans le comté anglais de Norfolk, et que le patron de la taverne locale a enfourné des pelletées entières de bestioles dans sa cheminée pour s'en débarrasser,

    Les autres animaux fournissent un contingent moindre, mais assez diversifié. On trouve ainsi des souris à Bergen (Norvège) en 1578, des varans dans L’Utah (États-Unis) en 1870, des milliers de serpents à Memphis (États-Unis également), le 15 janvier 1877, rapporté par le journal Scentific Amerkan, ou des crevettes en Nouvelle-Galles du Sud (Australie), en 1978. E existe aussi des observations de pluies d'oiseaux morts. La plupart suivent le schéma habituel, mais le Washington Post du 26 janvier 1969 relate que, quelques jours plus tôt, un grand vol de canards est frappé de mort subite au-dessus de St-Mary's City, dam le Maryland, comme sil venait d'être touché par une explosion invisible et silencieuse. D'après le quotidien, les oiseaux souffraient tous de fractures et d'hémorragies avant de toucher le sol. 

 

 

Un effet inconnu des trombes ?

    Une première explication vient à l'esprit, concernant la plupart de ces "pluies" : elles résulteraient de phénomènes météorologiques. Des détails confortent cette idée : les animaux sont presque toujours de petite taille et un orage ou une tempête précèdent très souvent le phénomène. Mais les trombes et autres tornades déposent ce qu'elles emportent sur des surfaces beaucoup plus étendues et moins clairement délimitées que celles où tombent les animaux, et elles sont incapables, naturellement, de trier les espèces et les tailles, d'éliminer les débris ou de déposer au même endroit ' comme c'est parfois le cas, des milliers d'animaux vivant d'habitude en solitaires ou en eau profonde. L'état même des animaux pose problème, car ils arrivent le plus souvent vivants, ou assez frais pour être comestibles, ce qui, dans le cas des poissons, signifie que le transfert s'est fait très rapidement. Dans ce contexte; les pluies d'oiseaux semblent tenir une place à part, de même que les cas de poissons séchés, parfois décapités, ou pris dans de la glace, ou encore bouillis, ainsi que les observations faites lorsque le ciel est totalement clair.

"Le mécanisme transporteur, quelle que soit sa nature, préfère sélectionner une seule espèce de poisson ou de grenouille, ou de l'animal inscrit au menu du jour", écrit avec humour l'Américain William R. Corliss, réflexion qui résume l'ampleur de l'énigme posée par ces étranges pluies d'animaux dont la seule certitude aujourd'hui est l'authenticité du phénomène.

 

Charles fort, le traqueur de mystères

Né à New York en 1874 et mort en 1932, Charles Hoy Fort est une des figures les plus marquantes du monde de l'inexpliqué. Journaliste jusqu'en 1916, un héritage lui permet alors de se consacrer à plein temps à sa passion.

Il devient un véritable ermite, passant ses matinées dans les bibliothèques à la recherche d'événements extraordinaires et ses après-midi à rédiger des fiches qu'il classe dans des boîtes à chaussures. En 1919, il publie son fameux Livre dès Damnés qui sera suivi par New Lands, Lo et Wild Talents, dont le premier exemplaire paraît le jour même de sa mort.

"Le Livre des Damnés," (Éditions des Deux Rives,1955; Éditions "Le Terrain Vague," 1967; et, Éditions Néo, 1989), et,"Lo! Le Nouveau Livre des Damnés," (Éditions Belfond, 1981). Ces livres, dans leurs éditions Anglaises originales est disponible sur : http://www.resologist.net/index.htm

Ignorés du grand public, ces catalogues de faits étranges sont écrits avec un humour cinglant qui s'attaque notamment à l'orthodoxie scientifique. Le talent de visionnaire de l'auteur révèle une curieuse conception poétique du cosmos. Plus de 60 000 de ses fiches sont conservées à la Bibliothèque nationale de New York.

Avant même sa mort, l'écrivain Tiffany Thayer met sur pied la Fortean Society s'inspirant, comme l'indique son nom, des recherches de Fort (cette société existe toujours) ; mais c'est la parution en 1960 du best-seller international le Matin des magiciens, des Français Jacques Bergier et Louis Pauwels, qui fait accéder Fort à une notoriété mondiale.

 

Pluies d'objets

Matières organiques... Depuis l'Antiquité, les récits de pluies de sang ou de produits à base de sang jalonnent l'histoire. Plus rares sont les chutes de morceaux de viande; l'une, dans le Kentucky, est citée par le Scientific American de mars 1876 et déclenche une polémique parmi les savants. Une autre, le 27 août 1968, accompagnée d'une pluie de sang et s'étendant sur un kilomètre carré, est rapportée par les journaux brésiliens. Ces cas diffèrent des pluies colorées, tout à fait explicables.

... végétaux... Depuis la manne qui, dans la Bible, avait sauvé le peuple juif, le ciel n'a cessé de distribuer de temps à autre les produits de la terre. À l'époque contemporaine, plusieurs cas sont ainsi rapportés. En 1867, c'est une violente grêle de noisettes sur Dublin qui oblige les policiers à se mettre à l'abri et, au cours de l'été 1971, une averse de haricots africains s'abat sur une forme du Brésil; le 12 février 1979, des graines de moutarde et de cresson envahissent un jardin anglais de Southampton.

... et morceaux de glace. En dehors de la chute d'objets fabriqués (briques, etc.) qui paraît plutôt s'apparenter à un effet bien connu du phénomène poltergeist, il existe des pluies de morceaux de glace. L'astronome français Camille Flammarion, passionné par ces cas étranges, évoque un glaçon de 5 mètres sur 2 qui serait tombé à l'époque de Charlemagne, mais, dans le Times du 14 août 1849, on peut lire qu'une masse de 6 mètres de diamètre est tombée la veille au soir dans le Rhosshire (Écosse). Contrairement aux averses d'animaux, les chutes de glace sont dangereuses, témoin ce mouton qui a le cou tranché par un glaçon de sept kilos dans le Devon en 1950, ou ce charpentier allemand transpercé par une lance glacée de deux mètres de long sur un toit, près de Dusseldorf, le 10 janvier 1951. La thèse de là glace d'origine spatiale peut expliquer certains cas, mais sûrement pas lorsque les blocs contiennent des animaux, telle une carpe congelée, en 1896, à Essen (Allemagne)...

 

 

 

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Révision : 04 juin 2019