Isolation toiture
Changer de toitures : Economie d'énergie

Changer de chaudière et poser
du double vitrage peu émissif, c'est bien mais pas suffisant pour diviser
ses consommations d'énergie. Heureusement, les solutions rentables existent.
Une étude montre qu'en 2006, sur 577 000 toitures refaites, 72 % l'ont
été sans aucune pose d'isolant. Entre les factures qui augmentent et
l'étiquette énergie exigée à la vente comme à la mise en location des
logements, réduire sa consommation de chauffage et d'eau chaude apparaît
plus que jamais nécessaire.
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Et il y a fort à faire, car la plupart
des habitations se classent en D, E ou F et, pire encore, en G quand elles sont
mal isolées et chauffées à l'électricité. Bref, le tableau est sombre, puisque
la classe énergétique à atteindre, c'est A dans l'idéal. Dans le neuf, tout ce qui va sortir de
terre dès 2012 devra d'ailleurs y correspondre, c'est-à-dire consommer moins de
50 kWh/m'/an. L'investissement en travaux serait trop lourd pour obtenir ce
niveau dans l'existant, le Grenelle de l'environnement a donc fixé un objectif
un peu moins ambitieux: 80 kWh/m7an après rénovation. C'est déjà un effort
énorme à réaliser. Pour les logements construits avant 1975, cela revient à
diviser leur consommation de chauffage par quatre, parfois même par six. |
Investira bon escient
Heureusement, les ménages n'ont pas
attendu le Grenelle et sa révolution en matière de logement pour faire des
travaux d'amélioration. Le montant des factures de gaz, de fioul ou
d'électricité et les crédits d'impôt accordés ces dernières années ont
accéléré le processus. Avec
quels résultats? Le Club de l'amélioration de l'habitat a mené l'enquête
auprès de dix-huit propriétaires ayant procédé à des travaux pour consommer
moins d'énergie. Tous les projets ont porté sur le système de chauffage et
sur sa régulation, dix y ont ajouté des travaux d'isolation des toitures ou
des combles quand leur aménagement était prévu, et le remplacement des
simples vitrages par des fenêtres à double vitrage est courant. La
ventilation, en revanche, est souvent oubliée, les propriétaires la jugeant
superflue. Constat des thermiciens du Club: "Rares sont les chantiers qui
intègrent l'ensemble des travaux apportant une forte amélioration de la
performance thermique du logement. Ifs ne font pas le plein des économies
potentielles. Au final, ces projets gagnent difficilement une classe sur
l'étiquette énergie. » Pourquoi un tel échec? Les propriétaires n'ont pas
obligatoirement conscience de l'ensemble des travaux à engager et encore
moins des priorités d'intervention. Le caractère déterminant de l'isolation
du bâti paraît en partie sous-estimé, d'autant que la performance de
l'isolation existante est fréquemment surévaluée, note le Club de
l'amélioration de l'habitat. L'isolation thermique des murs et des sols
manque, la ventilation également alors que le suréquipement en matériel est
fréquent. Les particuliers privilégient des changements d'énergie pour des
énergies moins chères au détriment d'investissements permettant de baisser
leur consommation. De son côté l'Ademe (Agence de l'environnement et de la
maîtrise de l'énergie) a mis sur pied un observatoire permanent de
l'amélioration énergétique du logement. L'étude qui sera prochainement
publiée porte sur les travaux accomplis en 2006. Elle montre que les ménages
investissent surtout dans le changement de fenêtres et sur le chauffage,
alors que les travaux d'isolation des murs et de la toiture sont peu
fréquents. Pis, les solutions choisies sont loin d être les plus efficaces.
Pratiques actuelles inadaptées
D'après Pierre Hérant, chef du département bâtiment et urbanisme à l'Ademe,«seulement
8% des investissements en fenêtres et 13% de ceux qui concernent le
chauffage sont optimisés».Au final, à peine 4% des travaux de rénovation
effectués dans les logements ont été jugés exemplaires du point de vue
énergétique. Essentielle, l'isolation de la toiture est souvent oubliée. En
2006 (sur les 577000 toitures qui ont été refaites, 72% l'ont été sans
aucune pose d'isolant. A peine 28% des réfections de toitures ont été
accompagnées d'isolation. Un désastre quand on sait que 30% des déperditions
de chaleur d'une maison se font par le toit. Conclusion, les pratiques
actuelles sont mauvaises, elles sont incapables de répondre
aux objectifs déterminés» à savoir une consommation inférieure à 80 kWh/m7an
dans tous les logements en 2050. Elles ne correspondent même pas aux étapes
que prévoit le Grenelle de l'environnement,210 kWh/m'/an en 2012 et 150
kWh/m7an en 2020 (les consommations actuelles tournent autour de 300
kWh/m/an). II faut donc des incitations fortes.
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