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Les périodes glaciaires
Les chasseurs néanderthaliens opéraient de concert
pour capturer non seulement de petites proies mais des bisons, des élans et des
rennes et déplaçaient leurs campements selon les saisons pour éviter les pires
rigueurs de l’hiver.
Les Néanderthaliens étaient également accessibles à la pitié et à la
spiritualité. Les préhistoriens ont exhumé des vestiges d’individus que leurs
infirmités auraient rendus incapables de survivre par eux-mêmes et qui ont donc
vécu à la charge de leurs compagnons. Les prédécesseurs des Néanderthaliens
auraient sûrement abandonné ces vieillards ou ces handicapés mais eux les ont
nourris et leur ont fait une place dans leurs bandes nomades. Les fouilles ont
d’autre part montré que les Néanderthaliens pourvoyaient avec tendresse au repos
de leurs morts et garnissaient la tombe de nourriture et d’outils de silex
destinés apparemment à une survie dans l’au-delà. En 1960, l’analyse de pollens
recueillis dans une sépulture néanderthalienne d’Irak a prouvé que celle-ci
avait été recouverte de guirlandes de fleurs. Au passif des Néanderthaliens, des
indices permettent d’avancer qu’ils se livraient sans doute au cannibalisme et à
l’infanticide. Il n’en reste pas moins qu’ils étaient nettement plus évolués que
leurs ancêtres.
L’ingéniosité et les efforts des Néanderthaliens ne les empêchèrent pas de
disparaître. Il y a quelque 40000 ans apparut un nouveau type humain, dénommé
l’homme de Cro-Magnon, d’après le site français où l’on découvrit son squelette.
Ces hommes de la race de Cro-Magnon ont une apparence moderne et une
intelligence développée; Ils savent tailler la pierre et façonner toute une
série d’outils en os et en bois qui surpassent de loin les réalisations
néanderthaliennes. On ignore le moment et le lieu de leur première apparition.
Des vestiges provenant du Moyen-Orient et d’ailleurs laisseraient penser qu’ils
sont issus de populations néanderthaliennes. Mais ce processus évolutif ne
semble pas s’être produit en Europe occidentale où leur présence résulterait de
migrations. Cet afflux fut désastreux pour les Néanderthaliens. 5000 ans à peine
après l’arrivée de l’homme de Cro-Magnon en Europe — intervalle d’une brièveté
stupéfiante comparée à la lenteur de l’évolution jusqu’alors —, les
Néanderthaliens avaient disparu.
Cette soudaine disparition constitue l’une des
plus grandes énigmes des temps glaciaires. De nombreux savants ont longtemps
pensé que les nouveaux venus, plus évolués, avaient tout bonnement supprimé
leurs prédécesseurs, mais les fouilles n’ont fourni aucun indice d’un
massacre aussi massif. D’autres autorités soutiennent que les deux peuples
se sont mêlés et croisés ou que les Néanderthaliens, relativement arriérés,
ont fui devant les empiètements des arrivants, pour s’éteindre finalement
dans les régions retirées où ils avaient cherché refuge.
La puissance de l’intelligence de ces hommes de la race de Cro-Magnon ne
fait aucun doute. Vivant en groupes plus nombreux et plus organisés que les
hominidés qui les avaient précédés, ils ont fini par peupler la plus grande
partie du monde. Dès —30000 ans, ils avaient atteint l’Australie après avoir
sauté d’île en île sur leurs embarcations, le long de la péninsule malaise ;
dès —25000 ans, ils avaient probablement réussi à franchir l’isthme de
Béring et ils s’établirent en Alaska, où ils restèrent jusqu’à ce que le
recul de l’inlandsis canadien leur ouvrît un couloir suffisamment vaste leur
permettant de progresser en direction du sud.
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Dernière modification le : 28/09/2016 à 07:53.
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