La maison Bio Climatique
Les performances : Ces principes de base donnent une ampleur universelle à la conception bioclimatique qui peut être adoptée partout, sans distinction géographique. La qualité de la construction vient ensuite faire écho à la qualité de la conception architecturale. On l'appelle couramment la « performance de l'enveloppe ». Par enveloppe, il faut entendre l'ensemble constructif, plancher, murs et toiture, en contact avec les conditions extérieures. Sa qualité permettra d'optimiser le principe de déphasage, c'est-à-dire la capacité de la construction à conduire puis à retenir les ambiances thermiques en fonction des moments de la journée et des saisons. Ainsi, une habitation bioclimatique mettra 8 à 14 heures (contre 3 à 5 heures en construction courante) à restituer la nuit la chaleur emmagasinée la journée, et inversement à restituer la journée, la fraîcheur accumulée la nuit.
Un exemple de performance globale...
L'indicateur de performance énergétique globale de la construction est le
kilowatt/heure/m2. La maison individuelle est, en moyenne,
traditionnellement construite entre 80 et 120 kWh/m2. La construction
bioclimatique obtient des performances de 35 à 42 kWh/m2, et ce dans des
zones climatiques telles que le Nord et l'Est de la France. Ceci signifie
que dans des zones plus tempérées, on pourrait construire des habitations à
énergie positive, c'est-à-dire des constructions qui se suffisent à
elles-mêmes et ne nécessitent pas d'apports énergétiques extérieurs.
Peut-être un peu rébarbatif en premier abord, ce paragraphe pose les bases
d'une campagne d'information qui concernera prochainement tout consommateur,
propriétaire ou locataire. La campagne Display est une campagne européenne
d'information, destinée à encourager l'affichage des performances
énergétiques et environnementales des constructions, en utilisant le modèle
de l'étiquette des appareils électroménagers : code couleur arc-en-ciel, de
G (très énergivore) à A++ (économe et respectueux de l'environnement). Cet
affichage prendra petit à petit place dans les transactions à la vente et à
la location, obligeant les différents acteurs à prendre en compte l'aspect
bioclimatique des constructions. S'attacher, avant de choisir un matériau, à
sa capacité de résistance et de conductivité thermique, c'est se donner les
moyens d'une réalisation en cohérence avec la conception bioclimatique. Ce
qu'il faut retenir, c'est qu'un mauvais choix de matériaux peut anéantir les
efforts d'une conception raisonnée. Quelle place reste-t-il alors pour les
installations techniques dans la construction bioclimatique ? Qu'il s'agisse
d'installations de chauffage, de ventilation, de renouvellement d'air, voire
de climatisation, ces équipements doivent répondre à la preuve de besoins,
clairement identifiés et quantifiés. Le choix technique est ensuite réalisé
en fonction de l'ampleur de ces besoins. Cette démarche ouvre la porte aux
énergies renouvelables. En effet, si ceux-ci ne peuvent couvrir 100 % des
besoins actuels de la maison individuelle, ils répondent sans réserve à la
totalité des besoins d'une construction bioclimatique. |